Comment gérer le stress en postpartum ?

Le stress post-partum est fréquent mais peut être allégé. Cet article aide à en repérer les signes, à en comprendre les causes et à trouver des stratégies concrètes pour mieux le vivre, avec l'accompagnement de professionnels si besoin.

Comment gérer le stress en postpartum ?
Une femme assise au sol caresse doucement la tête d’un bébé allongé dans un couffin blanc, dans une pièce chaleureuse et apaisante

Les caractéristiques du stress dans la période du post partum

Le stress, en tant que réponse naturelle face à une stimulation ou une situation inhabituelle est fondamentalement ancrée dans la période du post partum. En effet, face aux bouleversements physiques, biologiques et émotionnels traversés lors de l'accouchement, le corps et le psychisme de la jeune mère sont mis à rude épreuve. 
Il s'agit alors de parvenir à intégrer tous ces changements majeurs pour retrouver des repères dans sa vie quotidienne et accueillir le bébé dans de bonnes dispositions et le plus sereinement possible. 

Parfois, ce stress tend à s'installer dans le temps et gravite autour de sujets en lien avec l'arrivée du bébé mais aussi, plus largement autour du futur et des nouvelles responsabilités qui vont avec le statut de parent. Cela peut influer sur votre équilibre et perturber la qualité des premières interactions avec votre enfant. 

Le stress en période périnatale (avant et après la naissance) a des répercussions sur le bien-être de la mère mais aussi sur le développement de l’enfant. Pour mieux comprendre ces enjeux, l’article de l’Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants propose une synthèse éclairante.

Les sources principales de stress après l'accouchement

Face à l'onde de choc que constitue l'arrivée d'un nouveau né dans un couple ou une famille, les sources de stress potentielles sont nombreuses et impossible à énumérer tant elles sont liées aux sensibilités et à la personnalité de chacun. 

A cela s'ajoute la vulnérabilité psychique inhérente à la période du post partum qui amplifie la sensibilité au stress. Nous sommes donc plus susceptibles de ressentir du stress durant cette période de la vie du fait de la chute hormonale post partum mais aussi à cause de la fatigue accumulée (nuit courte, rythme décalé, charge mentale importante...). 

Nous sommes également aussi d'avantage confrontées à des situations nouvelles et donc potentiellement stressantes car inconnues ! Dans ce contexte de fragilité psychique transitoire, les sources de stress ont tendance à se multiplier, rendant ainsi le quotidien inconfortable et parfois même oppressant. Dans la plupart des cas, les sujets sources d'inquiétude gravitent principalement autour de la crainte de pas bien s'occuper du bébé, de ne pas être un parent suffisamment bon et disponible. 

Les sources de stress peuvent être nombreuses et varier selon les personnes, mais certaines sont particulièrement fréquentes en post partum :

  • La chute hormonale et la fatigue accumulée (nuits courtes, rythme décalé, charge mentale…).
  • Les situations nouvelles ou inconnues (soins au bébé, organisation du quotidien…).
  • La peur de mal faire ou de ne pas être un "bon parent".
  • Le regard et les jugements de l'entourage, même bien intentionnés.
  • Les préoccupations liées aux changements corporels et au temps nécessaire pour récupérer.
  • Les blessures émotionnelles personnelles, issues de l’histoire de vie ou de l’enfance.

Après tous les bouleversements physiques engendrés par la grossesse, des inquiétudes peuvent aussi émerger du coté de la mère qui avoir des préoccupations autour de son corps et de ses récentes modifications. La récupération après la naissance demande de la patience, ce qui peut être source de frustration. 

La nature des inquiétudes varie d'une personne à l'autre, en fonction de nos expériences, de notre histoire de vie, de notre enfance. Nous ne réagissons pas tous et toutes de la même manière à l'arrivée d'un enfant, il est donc important de ne pas se comparer aux autres. 

Repérer les situations où le stress déborde 

Se sentir stressée voire angoissée dans une situation nouvelle est tout à fait normal. Cela nous permet d'enclencher nos mécanismes d'adaptations psychiques à cette nouvelle réalité. Le stress permet d'agir et de réagir dans une situation inhabituelle, mais il arrive souvent que le stress dépasse largement cette fonction et devienne une source de souffrance. Dans la période du post partum il faut savoir alors différencier ce qui relève d'un stress réactionnel et passager en lien avec l'arrivée du bébé, et ce qui s'inscrit plutôt dans le registre de l'anxiété généralisée. 

Chez Yada, nos psychologues spécialisées dans la périnatalité vous accompagnent avec bienveillance pour traverser cette période complexe. Il est possible de prendre rendez-vous en ligne, en toute simplicité, pour bénéficier d’un suivi personnalisé, en ligne ou sur place selon vos besoins.

Si des thématiques reviennent souvent dans vos pensées de façon impérieuse, ou si il devient difficile de contrôler certaines inquiétudes et que cela influe sur votre qualité de vie ( en vous empêchant de faire certaines choses), il est important de commencer à considérer l'intervention une aide extérieure. Vous pouvez dans ce cas vous tourner vers des proches de confiance ou vers un professionnel de santé (medecin généraliste, psychologue, sage femme...). Si ces angoisses deviennent débordantes au point où vous remarquer un point de rupture par rapport à avant l'accouchement, il est essentiel de rester alerte sur d'autres aspects de votre vie psychique comme l'épuisement, le sentiment de tristesse, de vide ou encore de désintérêt global. 

La dépression du post partum touche environ 2 femme sur 10, il est essentiel de connaitre les signes précurseurs et premiers symptômes afin d'être prise en charge et accompagnée rapidement par un professionnel de santé. 

Pour en savoir plus sur la prévention de la dépression du post-partum, vous pouvez consulter les recommandations de Santé publique France. L’article propose un éclairage utile sur les signaux à repérer et l’importance d’un accompagnement précoce.

Trouver des stratégies pour rendre le stress supportable en post partum 

Pour mieux vivre cette période, voici quelques pistes à explorer :

  • Créez une nouvelle routine quotidienne avec des moments pour vous.
  • Appuyez-vous sur votre entourage : parlez, partagez, demandez de l’aide.
  • Conservez des habitudes de "l’avant" pour maintenir un sentiment de continuité.
  • Réservez-vous des temps seule ou à deux, en dehors du foyer, si possible.
  • Reconnectez-vous à des activités qui vous font du bien : sport, musique, sorties…
  • Évitez l’isolement, qui augmente souvent le stress et les pensées négatives.

N'hésitez à vous appuyer sur votre entourage si vous en avez. En effet, les proches jouent un rôle prépondérant dans le vécu de cette période au combien périlleuse. L'isolement à tendance à accroitre le niveau de stress en post partum car il peut engendrer des ruminations et des pensés dévalorisantes. Partager ses inquiétudes permet de se sentir moins seule dans cette situation, et de constater que beaucoup de jeunes mères sont également passés par là. Verbaliser vos points d'inquiétudes majeurs est une démarche qui peut réellement vous aider. 

Il existe également des lieux pensés pour soutenir les jeunes parents, comme les maisons Yada à Paris et Bordeaux, où vous pouvez venir participer à des activités avec votre bébé, échanger avec d’autres familles et retrouver un peu de souffle.
👉 Les maisons Yada.

Vous pouvez également tenter de maintenir des habitudes de la vie d'avant afin de ne pas vous sentir sans repères et perdue dans cette nouvelle réalité. Garder quelques habitudes dans votre quotidien afin de créer une forme de continuité entre l'avant et l'après accouchement, cela peut passer par l'inclusion de votre bébé dans des activités de la vie quotidienne. 

Maintenir des temps privilégiés seule ou à deux, des activités sportives, culturelles, qui font sortir de la maison sont aussi un moyen de vous extraire momentanément du cercle vicieux des ruminations et du stress . Devenir maman implique de nouvelles responsabilités au quotidien mais vos besoins individuels demeurent toujours aussi importants et ne doivent pas être négligés. 

Etre indulgente avec soi même 

L'expérience du post partum vient parfois nous confronter au décalage entre la parentalité idéale à laquelle nous aspirons et la réalité. Il s'agit parfois de renoncer à certaines exigences pour ne pas s'infliger une pression supplémentaire dans une période qui est déjà très éprouvante. Vous venez de donner la vie, laisser vous le temps et l'espace pour vous adapter ! Dans l'apprentissage de la parentalité la perfection n'existe pas, nous apprenons à être parents dans la rencontre avec l'enfant, ce qui implique parfois de se tromper. Prenez le temps d'observer vos petits progrès au quotidien, il est important de pouvoir valoriser chaque pas en avant. 

Votre santé mentale est tout aussi importante que votre santé physique, surtout dans le contexte du post partum. C'est pour cela qu'il est essentiel de rester vigilante sur la dégradation de votre humeur et plus largement de votre bien être global durant les mois qui suivent votre accouchement. 

Article rédigé par Ariane Saint-Rémy, psychologue chez Yada