Fatigue et troubles du sommeil post-partum

Les premières semaines après l’accouchement sont intenses, émouvantes… et souvent épuisantes. Le sommeil, déjà fragile, devient une denrée rare entre les réveils nocturnes, les bouleversements hormonaux et la charge mentale. Comprendre ce qui se joue dans cette phase si particulière permet de mieux s’adapter et de se faire accompagner avec bienveillance.

L’arrivée d’un bébé est un véritable bouleversement dans les habitudes et le mode de vie des jeunes parents. Un tourbillon de premières fois, de bonheur, de fatigue… et de nuits blanches.

Si on s’attend (plus ou moins) à dormir peu avec un nouveau-né, on est rarement préparée à l’intensité de la fatigue et au manque de sommeil profond qui s’installent dans les semaines (voire mois) suivant l’accouchement.

Chez Yada, nous recevons de nombreuses jeunes mamans qui, au-delà de leur récupération physique, cherchent et ont besoin avant tout de solutions pour retrouver un peu de repos. Et c’est justement là que la prise en charge ostéopathique peut faire toute la différence pour votre sommeil.

Pourquoi le sommeil est si perturbé en post-partum ?

Le sommeil en post-partum est souvent fragmenté, irrégulier et peu réparateur, même lorsque bébé dort relativement bien. Plusieurs raisons à cela :

1. Les réveils nocturnes fréquents

Le nourrisson a un cycle de sommeil très différent de celui de l’adulte. Il a besoin de dormir en moyenne 14 à 17 heures par jour, mais de manière très morcelée, par tranches de 2 à 4 heures maximum.

Résultat : la maman ne peut jamais atteindre les phases de sommeil profond nécessaires à une vraie récupération.

2. Les variations hormonales

Après l’accouchement, les hormones de grossesse (progestérone, œstrogènes) chutent brutalement. Or, la progestérone a un effet sédatif naturel. Ce déséquilibre peut créer un trouble du fonctionnement circadien aillant comme répercussions des insomnies, des réveils précoces, ou un sommeil plus léger.

Parallèlement, la production de mélatonine, l’hormone du sommeil, peut être perturbée par les réveils fréquents et l’exposition à la lumière artificielle.

3. L’hypervigilance maternelle

De nombreuses mères décrivent un état d’alerte permanent, même en dormant. Ce phénomène, appelé “maternal gatekeeping”, est en partie biologique : c’est un mécanisme de protection de l’enfant. Mais lorsqu’il s’installe durablement, il empêche la mère de se “laisser aller” au sommeil.

4. Le stress, l’anxiété ou les troubles de l’humeur

La fatigue amplifie les émotions, mais l’inverse est aussi vrai. Une anxiété légère, un baby blues, voire un début de dépression post-partum peuvent altérer la qualité de nuits de sommeil, créer des ruminations ou empêcher l’endormissement.

Pour approfondir le sujet de la dépression post-partum et découvrir les ressources d'accompagnement disponibles, consultez cet article de Santé publique France.

Fatigue chronique post-partum : quand l’épuisement devient un mode de vie

Le manque de sommeil chronique s’installe insidieusement. Beaucoup de jeunes mamans finissent par considérer la fatigue intense, appelé également asthénie, comme un signe “normal” et ne cherchent plus de solutions. Pourtant, un sommeil insuffisant peut impacter certaines fonctions entre autres :

• la concentration
• la mémoire
• l’humeur
• la lactation
• la récupération physique
• le lien avec son bébé

Il est important de sortir de cette spirale, en reconnaissant que ce manque de sommeil et donc d'énergie n’est pas anodin et qu’il peut être soulagé.

Pour mieux comprendre comment le sommeil impact le post partum, consultez l'article ici !

L'ostéopathie comme alliée face au manque d'énergie

L’ostéopathie est un outil précieux dans l’accompagnement post-partum, en complément du suivi médical classique. Elle agit à plusieurs niveaux pour favoriser un sommeil plus serein et réparateur, même lorsque les nuits restent inévitablement entrecoupées.

1. Libérer les tensions physiques accumulées

La fin de grossesse, l’accouchement (voie basse ou césarienne) et le portage quotidien du nourrisson créent de nombreuses tensions mécaniques : bassin, dos, périnée, diaphragme, épaules… Ces tensions fréquentes perturbent la posture, la respiration, et peuvent gêner l’endormissement ou provoquer des réveils douloureux et ainsi déstabiliser les habitudes de sommeil.

L’ostéopathe travaille sur la mobilité des tissus et des articulations, permettant au corps de retrouver un état plus confortable.

2. Apaiser le système nerveux autonome

L’ostéopathie agit sur le système nerveux parasympathique, celui qui gère entre autres la fonction du repos et de la digestion. En travaillant sur certaines zones (diaphragme, crâne, nerf vague, sacrum…), on favorise un état de détente profonde, propice à l’endormissement et à la récupération.

Certaines patientes décrivent une sensation de flottement ou de lâcher-prise pendant ou après la séance : c’est souvent le signe que le système nerveux relâche enfin la pression.

3. Améliorer la respiration et le sommeil profond

Un diaphragme bloqué ou tendu (souvent après la grossesse) peut altérer la qualité de la respiration nocturne. Or, une respiration ample et fluide est essentielle pour bien oxygéner le cerveau et favoriser les cycles de sommeil profond.

Par l' utilisation de méthodes douces au niveau de la cage thoracique et sur les muscles respiratoires, l’ostéopathie permet au corps de retrouver un rythme naturel du sommeil.

4. Accompagner le retour à l’équilibre hormonal et émotionnel

Sans se substituer à un suivi médical ou psychologique, l’ostéopathie peut soutenir les transitions hormonales et aider à réguler le stress, grâce à une action globale sur le système endocrinien (hypophyse, thyroïde, surrénales…).

Conseils simples pour mieux vivre les troubles du sommeil après bébé

Voici quelques pistes simples mais efficaces à mettre en place :

✅ Dormir dès que possible

Même en pleine journée. La sieste de 20 minutes est votre alliée.

✅ Mettre en place un petit rituel du soir

Même symbolique : lumière douce, respiration lente, lecture apaisante…

✅ Limiter les écrans une heure avant de se coucher

Car la lumière bleue freine la production de mélatonine.

✅ Accepter de se faire relayer

Même pour une demi-heure de repos. Une maman reposée est une maman plus disponible.

✅ Éviter de rester dans le lit si l’endormissement tarde

Mieux vaut se lever, boire une tisane, s’étirer, puis revenir au lit.

✅ Ne pas culpabiliser de ne pas “profiter” de chaque instant.

Parfois, “survivre” suffit. Et c’est déjà énorme.

✅ Consulter pour vous donner un coup de pouce.

Comme décrit précédemment, l'ostéopathie peut-être bénéfique pour rééquilibrer le corps.

Cependant, si l'asthénie persiste et engendre d'autres symptômes plus importants impactant votre santé, consultez votre médecin généraliste ou spécialiste (gynécologue, sage-femme...).

Conclusion : le sommeil post-partum mérite écoute et soutien

Le post-partum est une période de grande vulnérabilité, mais aussi de profonde transformation. Si votre sommeil est perturbé, ce n’est pas un signe de faiblesse, ni une fatalité. C’est un signal. Et ce signal mérite d’être écouté.

Chez Yada, l’objectif est clair : aider chaque maman à reprendre confiance en son corps, en son rythme, et à retrouver un sommeil plus apaisé, à son propre tempo. 

L’ostéopathie peut vous accompagner, en douceur, dans ce retour à vous-même, à votre corps, à votre énergie. 

N’oubliez pas : prendre soin de soi, c’est aussi prendre soin de son bébé. Et pour plus d' informations sur bébé et les troubles du sommeil qu'il peut lui aussi rencontrer, consultez notre article La régression du sommeil chez le bébé.

Article écrit par Lauriane Maingot, ostéopathe chez Yada.