La plagiocéphalie, souvent appelée "syndrome de la tête plate", est une condition qui affecte les nourrissons, entraînant une déformation asymétrique du crâne. 

Qu'est-ce que la Plagiocéphalie?

 La plagiocéphalie se caractérise par un aplatissement oblique du crâne chez le nourrisson. C’est la déformation du crâne la plus réputée, mais il en existe d’autres telles que la brachycéphalie ou encore la dolichocéphalie.

 Petite astuce: pour vérifier si cette déformation est présente chez votre bébé, observez son crâne à son aplomb.

 Voici des exemples de déformations du crâne :

Il existe deux types de plagiocéphalie : 

• la plagiocéphalie positionnelle où les sutures (articulations du crâne) évoluent normalement. Elle est liée au positionnement de la tête par rapport à son environnement in utéro, lors de l’accouchement ou après la naissance. 
• la plagiocéphalie qui s’accompagne d’une fusion prématurée des sutures. Ses causes sont moins bien comprises que la plagiocéphalie positionnelle, néanmoins une origine génétique a pu être identifiée. En l’absence de traitement chirurgical ou orthopédique (casque correcteur), elle peut entraîner un retard de développement neurologique et une apparence anormale du crâne et du visage. 

Causes et conséquences de la plagiocéphalie positionnelle  

Elle est souvent liée à la position prolongée sur le dos chez le nourrisson et peut être favorisée par la présence d’un torticolis congénital obligeant les nourrissons à adopter une position de tête préférentielle. 

Elle est favorisée par : 

-la position prolongée sur le dos 

-la présence d’un torticolis congénital 

Prévention et traitement

Elle se corrige généralement naturellement lorsque l’enfant commence à changer de position durant son sommeil et à se mouvoir dans son quotidien. Par ailleurs, on compte 3,3% de plagiocéphalie à 2 ans contre 19,7% à 4 mois.  Néanmoins, cette correction varie en fonction de la sévérité de l’asymétrie et il existe rarement une correction complète, caractérisée par une déformation maintenue à l’âge adulte. Selon la Haute De Santé, la plagiocéphalie positionnelle pourrait conduire à “un coefficient de développement abaissé; à des problèmes biomécaniques, physiologiques, esthétiques et psychologiques”.

Selon les données d’une étude canadienne, le taux de plagiocéphalie est en augmentation et concerne désormais un enfant sur cinq à 4 mois. Alors pourquoi cette hausse ? Pour y répondre, un peu d’histoire… 

Avant 1970, la position de couchage conseillée était l’alternance entre le dos et le côté, en changeant régulièrement de position. A cette époque, les statistiques officielles commencent à montrer des chiffres inquiétants de mort inattendue du nourrisson (MIN). Elle correspond au décès soudain d’un bébé de moins d’un an, sans cause retrouvée. 

Entre 1980 et 1990, la position de sommeil sur le ventre se généralise et en 1992, une étude prouve l’association statistique entre la position ventrale de sommeil et la MIN. 

Une campagne de prévention recommandant le couchage strict sur le dos est alors publiée faisant diminuer le taux de MIN de 75% et augmentant par conséquent le nombre de plagiocéphalies. 

Traitement de la plagiocéphalie positionnelle

Le traitement est dit conservateur, reposant sur la thérapie manuelle (kinésithérapie, ostéopathie) et/ou le port d’un casque correcteur. 

Alors casque ou pas casque pour la plagiocéphalie ?

Avant l’âge de 6 mois et si la plagiocéphalie n’est pas sévère, le casque n’est généralement pas préconisé. On axera plutôt la prise en charge autour des conseils de positionnement du bébé et de la thérapie manuelle. 

Il est important de retenir que le traitement par casque reste très efficace jusqu’à l’âge de 12 mois, mais que l’effet est faible si le traitement commence après 12 mois étant donné que le crâne a pratiquement fini sa croissance à 1 an. 

Bien que le casque ait montré de très bons résultats sur les déformations crâniennes, il est coûteux et peu pratique en raison de ses longues heures d’utilisation. 

Plusieurs pédiatres ne recommandent pas le casque par peur d’augmenter le risque de mort inattendue du nourrisson.

Et l’ostéopathie dans tout ça ? 

L’ostéopathie trouve progressivement sa place dans la prise en charge de la plagiocéphalie positionnelle du nourrisson. Par ailleurs, une étude publiée en 2022 a montré qu’une série de 6 séances d’ostéopathie avait réduit considérablement les asymétries du crâne à 3 mois et à 1 an (en comparaison au traitement placebo). 

Comment se déroule une séance d’ostéopathie pour le traitement de la plagiocéphalie ? 

L’ostéopathe va dans un premier temps recueillir les informations sur la grossesse de la mère, sur le déroulement de l’accouchement et sur l’état actuel du nourrisson afin d’établir des liens ostéopathiques et établir le plan de traitement le plus adapté. 

Il va ensuite tester les différents tissus du nourrisson, prendre les mesures de son crâne pour connaître la sévérité de la déformation et en vérifier l’évolution dans le cadre d’un suivi (souvent conseillé lorsque la plagiocéphalie est marquée). 

A la suite de ses tests, l’ostéopathe va traiter le bébé avec des techniques douces et avec une vision holistique, c’est-à-dire qu’il va traiter le crâne de l’enfant mais également toutes les tensions corporelles à distance du crâne qui pourraient maintenir cette déformation.  

De plus, s’il existe un torticolis ou des dysfonctions cervicales provoquant une position préférentielle de tête, l’ostéopathe pourra libérer ces tensions afin de redonner toute la mobilité de tête au nourrisson. 

Quand consulter ?

Il est important de consulter un professionnel de santé si vous remarquez une asymétrie notable dans la forme du crâne de votre bébé ou si vous avez des inquiétudes concernant son développement. Un suivi régulier permet de s'assurer que la plagiocéphalie est bien gérée et ne s'aggrave pas.

Conseils aux parents 

Pour prévenir ou traiter la plagiocéphalie, les conseils ont pour but de diminuer le temps d’appui sur le crâne. 

Il est conseillé de : 

• stimuler les nourrissons de manière auditive et visuelle du côté droit et du côté gauche de manière équivalente
• de favoriser le portage dans les bras ou en écharpe
• de pratiquer le “Tummy time” (position sur le ventre), ce qui va lui permettre également de développer sa psychomotricité. On peut l’instaurer dès la naissance, de l’ordre de quelques secondes au début puis le temps passé sur le ventre sera progressivement augmenté. Il est important de préciser que le Tummy time ne se pratique que lors des phases d’éveil et en présence d’une surveillance. 

Rédigé par Pauline Fedy, ostéopathe chez Yada.