Le Baby blues

Baby blues après accouchement

Le baby blues, qu’est-ce que c’est ? 

Aussi appelé “Syndrôme du 3e jour”, le baby blues se caractérise par un épisode dysphorique* bref (n'excédant pas 2 semaines), non pathologique et très fréquent. En effet, il touche entre 50 et 80%  des jeunes accouchées.

Il se manifeste quelques heures à quelques jours après l’accouchement (avec un pic au 3e jour) et disparaît de manière toute aussi spontanée. Durant cette période on va observer par exemple: 

  • des épisodes de pleurs spontanés, “sans raison”, et incontrôlables, 
  • des “sautes d’humeur” (tristesse, euphorie, irritabilité,excitation…) , 
  • un sentiment de confusion, 
  • une anxiété plus ou moins intense,
  • des difficultés à se concentrer, 
  • une fatigue conséquente (et à juste titre !) 
Mère en épisode de baby blues
Mère en épisode de baby blues

Comment le traverser et qui consulter ? 

Le baby blues ne nécessite aucun traitement spécifique en soi si ce n’est l’écoute, le soutien et plus particulièrement la réassurance des capacités maternelles et parentales. Ces trois dimensions sont le plus souvent assurées par l’entourage proche (famille, amis…), mais peuvent également être soutenues par les différents professionnels accompagnant les premiers jours de vie de votre bébé, à la maternité ou lors du retour à la maison (infirmières, puéricultrices, pédiatres…). Bien évidemment, si le besoin se fait sentir, il est tout à fait adapté de consulter un professionnel de santé mentale. 

Durant ces quelques jours chargés en émotions et en nouvelles expériences, il est primordial, quand on le peut, de pouvoir s’accorder et s’autoriser des temps de repos et de décompression, au calme. C’est le moment de déléguer par exemple. 

Que faire quand l'épisode de Baby blues dure  ? 

Lorsque le baby blues est très intense, fortement marqué par des manifestations anxieuses et dépressives, et que celles-ci semblent persister au-delà de deux semaines, il peut parfois s’agir des signes précurseurs d’une dépression du post-partum. Dès lors que votre état (psychique ou physique) vous questionne ou vous interpelle, la première chose à faire sera d’en parler autour de vous: à vos proches,  aux professionnel(lle)s réalisant les visites à domicile ou à votre médecin traitant par exemple. Ouvrir le dialogue et les échanges autour de cette thématique permettra d’alléger le sentiment d’isolement d’une part et de favoriser, le cas échéant, le dépistage précoce et ainsi le meilleur accompagnement de la dépression du post partum. 

Qu’est ce qui différencie le baby blues de la dépression du post-partum ? 

Dans le langage courant, on observe régulièrement une confusion entre baby blues et dépression du post-partum. Plusieurs éléments et aspects peuvent cependant vous aider à les différencier. 

La durée

Tout d’abord, la durée:  comme mentionné plus haut, le baby blues est un épisode transitoire qui se déploie sur une dizaine de jours et n’excède pas les deux semaines quand la dépression du post-partum s’étend, en général, sur plusieurs mois.

Le début des symptômes

Ensuite, le moment d’apparition des premiers signes: les symptômes du baby blues s’observent dans les heures qui suivent l’accouchement tandis que la dépression du post-partum peut apparaître plus à distance de ce dernier, au cours des premiers mois voir de la première année.

Le caractère médical

Leur caractère pathologique ou non: comme nous l’avons vu, le baby blues est un épisode bref, très fréquent et non-pathologique. Il disparaît spontanément et ne nécessite pas de prise en charge médicale à proprement parler. Dans le cadre d’une dépression du post-partum, l’intensité des symptômes et leur caractère persistant nécessitent un accompagnement pluridisciplinaire et parfois médicamenteux. Les signes d’appels les plus caractéristiques seront par exemple la présence d’une phobie d’impulsion* et d’idées suicidaires.


 *1 Episode dysphoryique = épisode de perturbation de l’humeur.
 *2 Phobie d’impulsion = peur de vouloir et/ou de faire du mal à son bébé.

Article rédigé par Elodie Calif (psychologue chez Yada)


FÀQ


Q: Le baby blues est-il fréquent ?

Oui, il touche 1 femme sur 3 en France.


Q: Le baby blues affecte-t-il aussi les pères ?

Bien que le baby blues soit plus fréquent chez les nouvelles mères, les pères peuvent également éprouver des changements d'humeur et du stress après la naissance d'un enfant. Il est important de reconnaître et de soutenir les pères qui pourraient vivre ces émotions.

Q: Peut-on prévenir le baby blues ?

Il n'existe pas de méthode infaillible pour prévenir le baby blues, mais la préparation à l'accouchement, le soutien émotionnel et la sensibilisation aux changements post-partum peuvent aider.

Q: Comment distinguer le baby blues de la fatigue normale après l'accouchement ?

Bien que la fatigue soit un symptôme commun du baby blues, ce dernier se caractérise également par des émotions plus intenses, comme des pleurs inexpliqués et des sautes d'humeur, qui vont au-delà de la simple fatigue.

Q: Le baby blues peut-il revenir ou est-il un événement unique ?

Le baby blues est généralement un événement unique qui se produit peu de temps après l'accouchement. Si des symptômes similaires réapparaissent, il est important de consulter un professionnel de santé pour exclure d'autres conditions.

Q: Les hormones jouent-elles un rôle dans le baby blues ?

Oui, les changements hormonaux après l'accouchement jouent un rôle significatif dans l'apparition du baby blues. La chute rapide des niveaux d'hormones peut affecter l'humeur.

Q: Peut-on parler du baby blues avec son médecin avant l'accouchement ?

Absolument, il est bénéfique de discuter du baby blues et de la santé mentale post-partum avec un médecin ou un professionnel de santé avant l'accouchement pour mieux se préparer.

Q: Les conseils d'autres parents sont-ils utiles pour gérer le baby blues ?

Oui, le partage d'expériences et de conseils entre parents peut être très utile. Cependant, il est important de se rappeler que chaque expérience est unique et que les conseils doivent être adaptés à chaque situation individuelle.

Rédigé par Elodie Calif, psychologue chez Yada.