Le rêve chez les bébés

Le rêve chez les bébés

Définition et étymologie du rêve

Origine du mot “rêve”

Le mot « rêve » a une histoire riche et fascinante. Il provient du verbe « rêver », qui signifie « avoir des pensées, des idées, des images pendant le sommeil ». Le terme « rêve » a fait son apparition en français au 12e siècle et a évolué au fil du temps pour désigner cette expérience mentale unique qui se produit pendant le sommeil. 

Quand est-ce que les bébés commencent à rêver ?

Dès la naissance, les nouveaux nés présentent une activité cérébrale significative pendant leur sommeil. Cela se manifeste notamment par des phases de sommeil agitées durant lesquelles ils bougent, chouinent, font des mimiques,. Bien que leur cerveau soit actif, il est important de noter que les fonctions cognitives des nourrissons — telles que la mémoire, l’attention, le raisonnement et la planification — sont encore en développement.

Ainsi, il est encore trop tôt pour affirmer que les bébés rêvent à ce stade.

À quel âge les enfants commencent-ils à rêver ?

L’enfant commencerait à rêver plutôt autour de 18 / 24 mois ou peut être avant. Il est difficile de de donner un âge très précis à ce phénomène si particulier qu’est le rêve, car ce phénomène dépend de plusieurs facteurs liés au développement cognitif et émotionnel.

L’apparition des rêves coïncide avec le développement du langage, car le rêve nécessite une forme d’accès aux notions d’abstraction et de symbolisme.

L'arrivée du rêve correspond à l'arrivée du langage 

 Rêver nécessite d’avoir accès aux notions 

  • D’abstraction 
  • De pensée symbolique 
  • De représentation imagées des événements vécus

 Au début les rêves sont très simples dans leur contenu et très proches de la réalité de l’enfant ( un bon gâteau par exemple . À mesure que l’enfant grandit et que son développement psychique progresse, ses rêves deviennent plus complexes. Ils incluent alors des scénarios plus élaborés avec un début , une suite d'événements , des changements de lieux , des éléments oniriques avec des personnages , des animaux qui peuvent prendre des formes différentes et extravagantes 

L'aspect onirique dans le rêve occupe une place de plus en plus importante 

Quand un enfant peut-il raconter ses rêves ?

C’est autour de l’âge de 4 à 5 ans que les enfants acquièrent la capacité de faire le récit de leurs rêves. À cet âge, leur langage est suffisamment développé pour que chacun puisse verbaliser ce qu’ils ont expérimenté dans leur sommeil. Les récits peuvent être simples au départ, mais ils deviennent progressivement plus détaillés et créatifs à mesure que l’enfant continue à évoluer sur le plan cognitif et émotionnel.

Quand l’enfant rêve-t-il dans le sommeil paradoxal ?

Les rêves chez les enfants se produisent principalement pendant la seconde partie de la nuit, au cours des phases de sommeil paradoxal. C’est une période où le cerveau est particulièrement actif, bien que le corps soit physiquement immobile. Après que le corps a récupéré pendant les premières phases de sommeil (sommeil profond), le psychisme prend le relais. C’est à ce moment que l’activité cérébrale devient propice aux rêves, permettant à l'enfant d'explorer ses pensées et émotions de manière inconsciente. 

Quelle est l’utilité du rêve chez l'enfant ? 

Le rêve permet à l’enfant de revisiter des situations vécues , ils lui permettent d’aller au fond de lui et de “ traiter psychiquement “ les évènements bien vécus ou mal vécus pour mieux se les approprier . 

En grandissant, l’enfant découvre la complexité et l’ambivalence de ses sentiments.

Par exemple, il s'est fâché avec sa maman la veille qu’il aime tant par ailleurs et il peut alors  rêver d’un loup qui la mord … Il revisite alors cet évènement difficile et “ transfert” sur le méchant loup cette pensée insupportable  qui le traverse de faire mal à celle qui aime tant . Il revisite ses sentiments ambivalents en les mettant à distance . 

Le sommeil et le rêve

Qu’est-ce que le sommeil ?

Le sommeil est un état physiologique indispensable au bon fonctionnement du corps et de l’esprit. Il se caractérise par une diminution de la conscience et de l’activité cérébrale. Pendant le sommeil, notre corps se repose, répare les tissus et consolide les souvenirs. Le sommeil se divise en plusieurs phases, dont le sommeil paradoxal, qui est particulièrement important pour la production des rêves.

Le rêve : une activité de gestion émotionnelle

Le rêve devient alors une manière pour l’enfant de gérer ses émotions et d’apprendre à composer avec des sentiments contradictoires.

Cauchemars et terreurs nocturnes : Quelles différences ?

Quand surviennent les cauchemars et les terreurs nocturnes ?

Les cauchemars se produisent principalement au cours de la seconde partie de la nuit, pendant la phase de sommeil paradoxal. C’est à ce moment que l’activité cérébrale est intense et que les rêves, qu’ils soient agréables ou effrayants, se manifestent.

Les terreurs nocturnes, en revanche, surviennent plus tôt dans la nuit, pendant la première partie du sommeil, au cours de la phase de sommeil profond.

Quelle est la différence entre un cauchemar et une terreur nocturne ?

Les cauchemars et les terreurs nocturnes se distinguent par la manière dont l’enfant réagit et les phases de sommeil auxquelles ils surviennent.

Lorsqu’un enfant fait un cauchemar, il est généralement bien réveillé lorsqu’il appelle un adulte pour être réconforté. L’enfant est capable de communiquer verbalement ou de manière non verbale ses émotions, exprimant clairement sa peur. Il se souviendra souvent de son cauchemar au réveil et pourra en parler le lendemain avec un discours cohérent, retraçant les images effrayantes ou perturbantes qu'il a vécues. 

L'enfant qui fait une terreur nocturne n'est pas réveillé . Souvent il hurle , présente une agitation corporelle importante . Son parent n'a pas accès à lui en communiquant On dit alors que l'enfant est "inaccessible ". Ces épisodes sont impressionnants mais bénins . Souvent l'enfant se rendort assez facilement après l'épisode et il n'en garde aucun souvenir 

Les facteurs qui favorisent les cauchemars et les terreurs nocturnes

Les cauchemars

Tous les évènements intenses au niveau émotionnel peuvent perturber le sommeil et générer des cauchemars : 

  • Nouvelles acquisitions motrices où l'enfant expérimente et perçoit son environnement différemment 
  • Changements de rythmes : départ en vacances , entrée en crèche ou à l'école 
  • Evènements familiaux très intenses: un décès , une nouvelle grossesse , une hospitalisation de l'enfant ou d'un proche ...
  • Peurs vécues dans la journée : 
  • Vers 3 ans découverte de la notion de mort 

Les terreurs nocturnes 

Ces évènements sont très intenses et il est souvent bien difficile pour les parents de voir leur enfant dans un tel état émotionnel mais ils sont bénins. 

Les facteurs favorisants sont:

  • Une fatigue intense en lien avec un changement de rythme 
  • une période très ( trop) chargée émotionnellement.

Il est essentiel de se rappeler que la régulation émotionnelle chez les jeunes enfants est encore immature, en raison du développement inachevé de leur zone préfrontale, une partie du cerveau qui ne se stabilise pleinement qu’autour de 6 ans.

Comment réagir face à un cauchemar ?

Lorsqu’un enfant fait un cauchemar, il est souvent effrayé et incapable de faire la distinction entre la réalité et l’imaginaire. Il faut avant tout le rassurer sans minimiser l'expérience avec un contact physique et lui proposer de rester près de lui pour qu'il puisse se rendormir . 

A partir de 2 ans , vous pouvez le laisser raconter son cauchemars sans abonder dans son sens mais en le rassurant et en lui disant que le loup n'était pas dans sa chambre mais dans son mauvais rêve par exemple 

Le lendemain vous pouvez le laissez en reparler si il en a envie et en ressent le besoin et trouvez avec lui une fin rigolote pour l'aider à mettre un peu de distance 

Comment réagir face à une terreur nocturne ?

Les terreurs nocturnes se distinguent des cauchemars car l’enfant reste inconscient pendant l’épisode. Il est donc inutile de tenter de le réveiller car en réalité malgré cet état d'agitation il dort . Si vous le réveillez il risque d'être dans un état très confusionnel et le le ré endormissement risquerait d'être difficile 

Veillez à ce que l’espace autour de lui soit sécurisé pour éviter qu’il ne se blesse en s’agitant. Il est préférable de rester à proximité sans intervenir directement, sauf en cas de danger.

Le lendemain c'est inutile de le raisonner car il ne se rappellera de rien . Il pourrait ressentir votre inquiétude et s'inquiéter à son tour au moment de se coucher 

En conclusion 

Les rêves , les cauchemars et les terreurs nocturnes témoignent de la vie psychique des enfants et sont de bons indicateurs de de leurs états émotionnels . 

Toutes les périodes à fortes intensités émotionnelles , de stress ou de fatigue intense ont une répercussion sur le sommeil 

En créant un environnement sécurisant en journée et au moment du coucher nous créons les conditions favorable d'une nuit plus sereine . 

Des temps de connexion émotionnelle en fin de journée où l'enfant perçoit son parent entièrement présent et disponible à lui , une ambiance chaleureuse , le contact physique et des câlins permettent à l'enfant d'apaiser ses émotions , de remplir son réservoir émotionnel et de sécréter cette hormone magique qu'est l'ocytocine , l'hormone amie du sommeil.