Le sevrage de l'allaitement
Le sevrage de l'allaitement maternel marque la fin de l'allaitement, une étape importante pour la mère et le bébé. Cette période émotionnelle et physiologique nécessite préparation et douceur pour éviter des problèmes comme l'engorgement.
Le sevrage de l'allaitement maternel correspond à l'arrêt de l'allaitement. C'est une étape importante à la fois pour la mère et le bébé. C'est un moment souvent chargé émotionnellement car c'est un peu la fin d'un temps suspendu dans une sorte de bulle entre la maman et son bébé. Il est synonyme aussi de prise d'autonomie du bébé par rapport à sa maman avec laquelle il était jusqu'alors fusionnel.
Cela implique aussi une grand changement physiologique avec une baisse de la lactation jusqu'à l'arrêt quand c'est un sevrage complet et un changement hormonal conséquent.
Il est donc nécessaire de s'y préparer et de procéder avec douceur en étant à l'écoute de son corps, de ses besoins et de ceux de son bébé pour que tout se passe au mieux.
Choisir le bon moment
Le moment du sevrage de l'allaitement maternel est une décision personnelle qui dépend à la fois de la mère et du bébé. Il peut être déclenché par divers facteurs. Il est important de choisir un moment où vous vous sentez prête émotionnellement et physiquement.
Bien des mamans ressentent des sentiments ambivalents entre souhait de retrouver son corps, de passer à "autre chose", de voir leur bébé moins dépendant d'elles et souhait de prolonger ce temps si précieux, de continuer à nourrir leur enfant avec cet or blanc bénéfiques pour sa santé.
Pas toujours évident de s'y retrouver en tant que maman et de prendre une décision à son rythme qui correspond à son projet profond pour être alignée sur ses aspirations, loin des injonctions sociétales.
Plusieurs sortes de sevrages
Tout est possible en matière d'allaitement et tout est évolutif.
Sevrage momentané
C'est possible de proposer une suspension de l' allaitement de quelques jours quand la maman n'est pas à proximité de son bébé le temps d'un week-end, d'un déplacement professionnel ou autre. C'est le sevrage momentané. Il est possible de reprendre par la suite.
Sevrage partiel
Il y a le sevrage partiel qui est possible avec une poursuite de l'allaitement maternel tout en introduisant quelques biberons de lait infantile. Ce mode de sevrage est souvent choisi lors de la reprise du travail de la maman . Il permet une continuité, de la sécurité émotionnelle et du bien être pour le bébé quand il retrouve sa mère.
Il peut se mettre en place dès le début de l'allaitement ou après quelques semaines.
Sevrage total
Il y a le sevrage total qui correspond à l'arrêt définitif de l'allaitement.
L'idéal étant que ce choix de sevrage partiel ou total soit le souhait de la maman et qu'elle ne le subisse pas pour de mauvaises raisons.
Les bonnes et les mauvaises raisons d'un sevrage de l' allaitement
Les mauvaises raisons : la douleur, la reprise du travail, une nouvelle grossesse, un traitement médical, une hospitalisation, une insuffisance de lait, la pression extérieure...
Il y a toujours des solutions dans ces cas présents si c'est le souhait de la maman de poursuivre l'allaitement. Elle peut tirer son lait, des traitements alternatifs existent. Il est toujours possible de stimuler sa lactation pour augmenter la production de lait maternel ...
Il est indispensable de se faire accompagner par des professionnels formés et compétents qui aideront la mère et son enfant à poursuivre ce projet malgré les difficultés.
Les bonnes raisons: décision de la maman , souhait de retrouver son corps , déplaisir d'allaiter.
Si vous cherchez un accompagnement pour diverses problématiques liées à l'allaitement à Bordeaux ou à Paris, vous pouvez rencontrer des experts en périnatalité chez Yada, qui sauront vous guider efficacement.
L'importance d'un sevrage progressif
C'est important de permettre au corps de la femme de réduire la production de lait en douceur afin d'éviter un freinage brutal. Un sevrage abrupt s'accompagne d'un risque d'engorgement.
L'arrêt progressif du processus de la lactation permet aussi une douce transition pour le bébé. La verbalisation est très importante pour mettre des mots sur cette étape qui le concerne et ainsi le sécuriser émotionnellement.
La manière d'amener ce changement et la façon de s'y prendre conditionnent le succès de cette transition . Moins il y a de pression plus le bébé acceptera . Tous les nourrissons finissent par accepter avec un peu de temps .
On proposera de petites quantités de lait sans forcer au début pour le familiariser , juste pour goûter . Ces petites quantités pourront idéalement être proposé par une autre personne que la maman au biberon ou dans un autre contenant .
Si il accepte rapidement alors un biberon avec une quantité plus importante pourra être proposé.
Il faut compter 15 jours pour un sevrage total environ .Mais cela dépend de la physiologie de chaque femme . Pour certaines ce sera plus rapide pour d'autres cela prendra plus de temps . Un premier biberon sera proposé en remplacement d'une tétée sur 3 ou 4 jours puis un deuxième biberon sur 3 ou 4 autres jours à distance du premier , puis un troisième ...
Refus du biberon
C'est très fréquent d'observer dans les débuts un refus du biberon chez les bébés allaités. Le biberon est un mode d'alimentation totalement différent sur le plan sensoriel et c'est un nouvel apprentissage pour l'enfant. Au sein, le bébé tète le lait maternel chaud à température constant, bercé par les battements du coeur de sa mère. Il régule lui même le débit de lait, tout cela dans un contact physique intense et sécurisant.
Au biberon, il se voit proposer un lait totalement différent au niveau du goût, parfois à température ambiante et dans une tétine en caoutchouc pris avec plus de distance au niveau corporel. La transition peut être un peu délicate pour lui et c'est normal.
Si le biberon ne passe pas, il y a d'autres alternatives comme la tasse, la seringue, la soft cup ...
Si le lait ne passe pas, c'est possible à partir de 5-6 mois, de proposer aussi d'autres laitages comme le yaourt ou les petits suisses. L'acceptation du lait infantile se fera par la suite.
Pour rappel le lait reste l'alimentation principal du bébé jusqu'à 12 mois et le maintient quotidien du lait infantile ou maternel est indispensable même si d'autres laitages sont introduits au cours de la diversification.
Pas de panique si votre bébé fait la grève de la faim sur son nouveau mode d'accueil , c'est transitoire et cela ne dure que quelques jours . Personne ne s'inquiète quand un bébé dort 10h la nuit sans se nourrir . Alors pourquoi s'inquiéter si il ne se nourrit pas pendant 8h en journée ou si il prend de petites quantités de lait si qu'il se rattrape par des tétées fréquentes le soir la nuit , le matin en présence de ses parents ?
Difficultés du côté de la maman
Lorsque vous réduisez le nombre de tétées, vous pouvez ressentir des sensations d'engorgement . En cas d'engorgement, le lait maternel peut être exprimé pour soulager les douleurs et les tensions rapidement sans attendre.
L'expression manuelle est idéale pour soulager et assouplir le sein sans stimuler dans le cadre du sevrage. Vous pouvez aussi utiliser des cataplasmes d'argile verte à retirer avant séchage, appliquer du chaud et du froid sur les seins en alternance. Le tire lait est à éviter pendant le sevrage si possible car trop stimulant.
Les incidences de l'arrêt de l'allaitement
Au moment du sevrage les femmes peuvent observer un retour de couche s'il n'a pas eu lieu avec la reprise de l'ovulation et dont la possibilité d'une nouvelle grossesse.
La lactation s'arrête mais du lait peut continuer de perler du sein les semaines qui suivent.
C'est possible d'observer également une prise de poids. En effet l'allaitement puise dans les calories de la maman et la dépense énergétique est équivalente à 11km de marche à pieds par jour en moyenne. L'allaitement prolongé permet de perdre du poids car la dépense énergétique et calorique est importante.
Il n'est pas recommandé de mettre en place un régime alimentaire lors de l'allaitement mais une alimentation équilibrée est préconisée. Après le sevrage, pour les femmes qui le souhaitent, c'est possible de mettre en place un régime de rééquilibrage avec des aliments choisis. L'idéal étant de se faire accompagner par un professionnel de santé.
En conclusion, le sevrage de l'allaitement maternel est une étape physique , psychique et émotionnelle importante tant pour la maman que pour le bébé . En abordant le processus avec patience, compréhension et une approche progressive, vous pouvez aider votre bébé à s'adapter en douceur à cette transition tout en prenant soin de vous en tant que mère.
Rédigé par Marie-Ange Rollet, infirmière puéricultrice chez Yada.