L'importance du soutien familial en post-partum
Le post-partum est une période de transition intense pour les nouveaux parents, marquée par des défis physiologiques et psychiques. Le soutien émotionnel et pratique de l'entourage est crucial pour faciliter cette phase, aidant à gérer les changements et renforcer le bien-être parental.
Avant toute chose, il est important de revenir et de s'arrêter sur la définition du post-partum afin de mieux en comprendre les tenants et aboutissants.
Dans la littérature (scientifique ou non) il est aisé d’en trouver différentes descriptions, toutes plus ou moins précises mais relativement peu exhaustives.
Le Larousse définit le post-partum comme la “période s’étendant de l’accouchement au retour de couches (réapparition des règles)”. L’OMS, elle, tente d’en donner une définition un légèrement plus précise et statue qu’il “ commence environ une heure après la délivrance et englobe les six semaines qui la suivent”. On remarque ainsi que ces dernières s’attachent à nous renseigner sur la durée (nous y reviendrons un peu plus bas) de celui-ci, mais très peu finalement sur ce qu’il implique physiologiquement d’une part, et psychiquement d’autre part.
Ainsi, une étude menée par Mattea Romano et trois autres de ses consoeurs (Romano M, Cacciatore A, Giordano R, La Rosa B. Postpartum period: three distinct but continuous phases. J Prenat Med. 2010;4(2):22‑5) propose une définition approfondie du post-partum, en le décomposant en trois temps majeurs et prenant en compte les enjeux amenés par chacun d’entre eux.
On retrouve donc:
- une première phase, dite “aiguë”(6 à 12 premières heures post-accouchement), durant laquelle les changements physiologiques sont extrêmement rapides, et les risques obstétricaux nombreux (hémorragie, inversion de l’utérus, éclampsie…).
- une seconde phase, dite “subaiguë” (2 à 6 semaines post-accouchement), au cours de laquelle s’opère la récupération génito-urinaire et où les changements hémodynamiques, hormonaux, émotionnels et métaboliques sont les plus intenses.
- une troisième phase, dite de “post-partum retardé” (environ jusqu’à 6 mois post-accouchement), où l’état physiologique se rapproche progressivement de celui pré-grossesse, mais durant laquelle il n’est pas rare d’observer une fragilité accrue à la dépression du post-partum.
Le post-partum marque donc une période tout à fait particulière, bordée d’une multitude de défis pour les (nouveaux) parents. Durant cette phase de transition où changements hormonaux, fluctuations émotionnelles, manque de sommeil et ajustements aux nouvelles responsabilités se côtoient, le soutien extérieur, qu’il soit émotionnel ou pratique, offre parfois une bouée de sauvetage indispensable et joue un rôle déterminant dans la réduction du stress et la promotion du bien-être parental.
Le soutien émotionnel
Le soutien émotionnel apporté par l’entourage (famille et amis), même si cela semble évident, se doit d’être bienveillant. Ainsi, il offre un espace sécurisé où les parents peuvent exprimer leurs sentiments et préoccupations sans crainte de jugement. Savoir qu'ils peuvent compter sur leurs proches pour les écouter attentivement, les rassurer et les encourager est primordial pour renforcer l’estime de soi, la confiance et le sentiment d'efficacité parentale. La validation émotionnelle offerte par les proches peut notamment accompagner les nouvelles mères à surmonter les doutes et le sentiment d'isolement régulièrement omniprésents durant les premiers mois suivant l’arrivée d’un enfant.
Aussi, il reste important, en tant que proche, de se montrer attentif et respectueux des besoins et des limites exprimés par les nouveaux parents afin de ne pas générer l’effet inverse de celui recherché initialement, à savoir les soulager.
Si vous souhaitez en parler, n'hésitez pas à contacter une psychologue avec qui vous vous sentez à l'aise.
Le soutien pratique
Le soutien pratique peut revêtir de nombreuses formes.
A la suite d’une naissance, comme nous avons pu le voir plus haut, la récupération physique pour les mères ainsi que l’adaptation au nouveau rythme de vie pour les deux parents, sont susceptibles de prendre plus ou moins de temps. Le couple parental peut se sentir épuisé et moins à même de s’organiser comme il le souhaiterait ou en avait l’habitude avant l'arrivée du bébé. Dans ce contexte, l'assistance de l’entourage pour effectuer des tâches telles que le ménage, les lessives (dont le rythme s'accélère après l'accueil d’un nouveau né), les courses et les repas, peut soulager une partie de la charge pesant sur les nouveaux parents, leur permettant ainsi de s’acclimater à leur nouveau rôle et de se concentrer sur l'établissement d'un lien avec leur bébé.
De plus, le soutien pratique peut également se manifester sous la forme d'une aide directe dans les soins du nouveau-né. Apprendre à s'occuper d'un bébé peut s’avérer être une tâche intimidante pour les parents, d’autant plus lorsqu’ils sont épuisés ou incertains de leurs compétences. Se montrer disponible pour les accompagner et les guider lors du change, du bain et des repas, ou simplement proposer de tenir le bébé pour permettre à ses parents de prendre une douche ou de se reposer, offre à ces derniers un support précieux et rassurant. Ces petits temps de pause qui peuvent paraître anodins sont en réalité essentiels pour soutenir le bien-être général des jeunes parents et favoriser l’épanouissement dans leur rôle et dans la relation à leur(s) enfant(s).
Rédigé par Elodie Calif, psychologue chez Yada.