La séparation des parents avant 3 ans
La séparation parentale avant 3 ans est un bouleversement majeur pour l’enfant. Cet article explore comment accompagner au mieux son enfant durant cette transition : annonce, organisation, co-parentalité et gestion des émotions. Des conseils pour préserver leur bien-être dans un cadre sécurisant.
Aujourd'hui, environ un couple sur deux est amené à vivre une séparation puisque les derniers chiffres de l'Insee indique un taux de divorce de 45% en 2024. Cela signifie ainsi qu'il existe différentes façons de faire famille, différentes façons d'être parent et enfant, de mener sa parentalité.
Mais avant cela, comment peut-on préservons au mieux nos enfants face à ces changements de vie familiale qu'est la séparation de leurs parents ? Comment leur annoncer cet évènement ? Comment aider les enfants et favoriser leur bien-être ?
Puisqu'en effet, l'annonce d'un divorce ou d'une séparation des parents à leurs enfants et tout petits comporte des enjeux émotionnels et psychiques importants. Bien que chaque enfant observe ses propres vulnérabilités, sa sensibilité et ses capacités de compréhension et de représentation selon sa singularité et son âge, il est nécessaire de pouvoir accompagner et accueillir ces dernières lors de l’annonce ainsi que après la séparation.
Que dire à l'enfant ?
Avant d'annoncer à un enfant que ses parents se séparent, il apparait tout d'abord essentiel de vous assurer que cette décision soit stable et définitive.
Cette annonce nécessite de choisir un temps et un lieu adéquat pour avoir tout le temps et la sécurité nécessaire d'accueillir les émotions, réactions et réflexions de votre enfant. Idéalement, ce temps d'annonce se ferait avec la présence des deux parents pour que chacun puisse s'exprimer et accompagner son enfant face à cette situation ; néanmoins si les deux parents ne sont pas en capacité d'offrir cet espace de soutien ensemble, l'intérêt premier restera de préserver son enfant de potentiels conflits afin de ne pas susciter un niveau de stress d'autant plus important.
Expliquez lui la vérité, en quelques mots adaptés à son âge, que ses parents ne sont plus amoureux, ne souhaitent plus vivre ensemble, ne sont plus assez d'accords, etc. Il n'a pas besoin de savoir les raisons et les détails de la vie du couple, mais aura besoin de saisir que cette situation va amener du changement.
Rassurez le : il n'en est en rien responsable, ce n'est pas de sa faute. Il s'agit d'un problème d'adulte pour lequel il n'aurait rien pu faire. Son papa et sa maman resteront toujours ses parents, et l'amour que vous lui portez est intact.
Quelque soit l'âge de votre enfant, il est important de lui parler, de lui dire cette vérité, la vie de famille va être amenée à se réorganiser et c'est une réalité pour chacun des membre de votre famille. Vous avez le droit de partager également vos propres états affectifs ; votre enfant percevra sans aucun doute vos émotions, ainsi les nommer lui permettra de mettre des mots et du sens sur ce qu'il ressent et perçoit, et vous permettra de lui dire qu'il n'y peut rien et que ce n'est pas son rôle de vous aider. Votre partage lui offrira également l'exemple de lui aussi pouvoir se confier.
L'annonce de cet événement et changement peut susciter beaucoup de questions chez les enfants : Qu'est-ce qui va changer ? Comment vais-je être gardé si papa et maman ne vivent plus ensemble ? Comment va faire mon autre parent quand je ne serai qu'avec l'autre parent ? Est-ce que je vais changer d'école ? En ayant pensé et discuté ses modalités en amont entre les parents, vous pourrez alors offrir une réassurance à votre enfant en lui permettant de se projeter, ce qui pourra aider à réduire son niveau de stress ou d'angoisse.
Et une fois cette annonce faite, que puis-je faire ?
Être attentif aux manifestations de votre enfant
Lors de séparation, diverses émotions et réactions peuvent s'exprimer. Votre enfant peut être triste et malheureux, son identité était en partie fondée sur le fait d'être l'enfant de votre couple. Il peut se sentir coupable "ils se disputaient à cause de moi". Il peut également être angoissé face à l'incertitude, aux nouveautés ou encore à la détresse de ses parents. Il peut être en colère face à ses deux ou à l'un de ses parents, en colère de cette vie qui change et évolue.
Il peut arriver que certains enfants semblent ne pas réagir, continuer à vivre "comme si de rien n'était". Légitiment, on peut se demander "ont-ils bien compris" ? En effet, certains enfants ont besoin de plus de temps pour assimiler ces nouvelles informations. Parfois des mécanismes de défenses se mettent en place pour réduire le stress de l'enfant et ainsi le décaler de sa réalité. Mais le corps est bien fait, et trouve toujours des voies pour se manifester.
Selon les âges, les manifestations ne seront pas les mêmes. Chez les tout petits, notamment moins de 3 ans, ils ne disposent pas des mêmes habiletés cognitives, affectives et sociales que des plus grands pour intégrer l'évènement, s'exprimer ou solliciter de l'aide. De ce fait, les manifestations sont souvent d’ordre psychosomatique : perturbation de leur développement, dans les apprentissages, de l'appétit et du sommeil, eczéma, douleurs, ... Leurs besoins affectifs peuvent être plus important, avec des émotions et comportements plus intenses. Face à ces remaniements familiaux, le rôle des parents est alors de malgré remplir le réservoir de sécurité de son enfant et de représenter son phare au milieu de l'océan : je suis à tes côtés pour t'aider, te protéger, t'accompagner quoi qu'il arrive.
Vous pouvez lui offrir régulièrement la possibilité d'en parler, de se confier en lui demandant ce qu'il ressent : l'essentiel est de l'écouter, accueillir son vécu, l'aider à mettre des mots, respecter ses réactions et manifestations tel que les pleurs par exemple.
Si vous en ressentez le besoin, autant pour vous accompagner vous parent et/ou votre enfant, vous êtes légitimes à demander de l'aide aux professionnels de santé et vous offrir un espace neutre, d'écoute et de soutien bienveillant pour en parler, notamment auprès de psychologues.
Comment s'organiser ?
Comment pouvons nous nous organiser entre parents afin de préserver au mieux notre enfant de cette rupture et favoriser son bien être ?
Un enfant, d'autant plus il est jeune, a besoin de grandir dans un environnement sécurisant. En effet, nous avons tous des besoins variés, et certains sont plus primordiaux que d'autres selon nos âges. Chez les enfants, le besoin qui prime est celui de la sécurité affective, permit par un environnement de vie stable, prévisible et continu.
Alors, on peut imaginer que plus l'enfant est petit, plus la séparation constitue un bouleversement important à vivre puisqu’il dispose de moins de capacités pour l’accueillir, le vivre et intégrer ce changement. Notre rôle en tant que parent est donc de préserver cette sécurité dans son quotidien avec une organisation stable dans le temps, qui lui offre des repères. Ce n'est pas aisé, mais cela requiert de se décaler de notre point de vue et de nos désirs d'adultes qui malheureusement ne vont pas toujours dans le sens des besoins fondamentaux des enfants.
Le mode de garde est alors à réfléchir selon l'enfant et son âge. Plus l'enfant est petit, plus on favorisera des temps de garde court. Les tout petits ne gardent par exemple en tête les visages de leurs proches qu'un certain temps puis cette image s'efface, il est ainsi préférable de préférer des séparations courtes plutôt que le fameux une semaine sur deux ou la semaine pour un parent et le week-end pour l'autre parent.
Ces intervalles courtes et régulières permettront de maintenir et développer le lien de ces tout petits à ses parents. L'idéal étant que l'enfant n'ait pas à changer d'environnement pour garder ses repères et que les parents s'organisent autour de ce dernier. Il est vrai, avec notre prisme d'adulte, on organise souvent le mode de garde autour des nuitées. Or ce temps n'est finalement pas celui qui nous permet de partager et développer la relation à notre enfant !
La co-parentalité, c'est la clé !
Dans ces situations, le problème n'est pas tant la séparation des parents mais bien les conflits parentaux qui gravitent autour, qui sont bien plus néfastes que la séparation.
En effet, mieux vaut grandir dans environnement apaisé, chaleureux, préservé de conflits et tensions avec des parents certes séparés mais épanouis, que vivre avec des parents toujours ensemble mais dans un climat ambiant conflictuel, triste et malheureux.
La notion de co-parentalité représente justement cette nouvelle direction : le couple conjugal s'arrête, mais le couple parental lui persiste et doit persister pour le bien être et l'intérêt de l'enfant "on ne s'aime plus aujourd'hui, mais notre enfant reste le fruit de l'amour que nous portions un jour".
Cette relation coparentale représente la façon dont les parents vont se coordonner et se soutenir dans leur rôle de parent : on vient redéfinir la dynamique familiale au sujet des rôles, des responsabilités, des règles, afin de préserver, travailler, favoriser cette nouvelle forme de parentalité et de relation, dans l'objectif toujours mutuel de préserver notre enfant face à cette décision de couple qu'est la séparation.
L'aide est légitime et précieuse
Lorsque cette relation co-parentale est mise à mal, voir impossible du fait de différents qu'ils soient conjugaux, éducatifs ou autre, il est alors d'autant plus nécessaire de solliciter le juge aux affaires familiales qui aura comme rôle d'accompagner les parents séparés à maintenir l'intérêt premier de l'enfant d'avoir droit à un environnement sécurisant et respectueux de ses droits.
La séparation est un remaniement et un bouleversement pour chacun, y compris les parents. Vous êtes légitimes à solliciter de l'aide, pour recevoir un soutien, de la bienveillance et être aidé à retrouver de la visibilité dans ce brouillard temporaire. C'est un cadeau que vous vous faites à vous, et à votre enfant.
Prenez soin de vous et de votre enfant
Chaque situation est unique, tout comme chaque parent et chaque enfant. Il est normal de ressentir des doutes ou des difficultés face à un tel changement de vie. Chez Yada, nous comprenons l'importance d'un accompagnement bienveillant et adapté à chaque famille.
Nos psychologues spécialisés dans la parentalité et le développement de l'enfant sont là pour vous offrir un espace d'écoute neutre et rassurant, que ce soit pour traverser ces bouleversements ou pour trouver les clés d'une co-parentalité apaisée.
Nous sommes à vos côtés pour vous accompagner avec douceur et respect, afin de préserver le bien-être de votre enfant et de maintenir votre rôle de parent dans un climat sécurisant. Vous pouvez prendre rendez-vous à Paris, Bordeaux, ou en ligne pour bénéficier de nos consultations.
Parce que votre sérénité est essentielle pour celle de votre enfant.