Les angoisses des jeunes parents : comprendre, apaiser et retrouver confiance

Comprendre les angoisses des jeunes parents, normaliser les peurs (sommeil, santé, séparation), apprendre des outils simples (cohérence cardiaque, pleine conscience) et repérer quand consulter. Des repères sur le développement du bébé pour se rassurer.

Jeune femme assise, la tête entre les mains, exprimant une forte fatigue et de l’anxiété, illustrant les angoisses et le stress des jeunes parents.

Quand devenir parent fait naître des angoisses

Les angoisses des jeunes parents sont extrêmement fréquentes. Devenir parent transforme tout : le corps, le sommeil, les repères, l’identité. Derrière l’amour immense se glissent souvent des peurs invisibles : celles de ne pas être à la hauteur.

Et si je faisais mal ? Et s’il arrivait quelque chose ? Et si je n’étais pas un bon parent ?

Ces angoisses sont naturelles : elles témoignent d’une vigilance protectrice. Mais lorsque les angoisses des jeunes parents deviennent envahissantes, elles peuvent fragiliser la confiance en soi et affecter le lien avec son bébé.

Chez Yada, nous accompagnons chaque famille dans cette période sensible grâce à des consultations psychologiques spécialisées en périnatalité.

La naissance d’un sentiment d’insécurité

Les angoisses des jeunes parents ne commence pas forcément à la naissance. Elles se manifestent parfois bien avant, dès le désir d’enfant, puis s’intensifient durant la grossesse :

  • peur de la fausse couche,
  • peur de malformations
  • peur d’un accouchement compliqué,
  • inquiétude après chaque examen médical.

Puis vient la naissance : un bébé minuscule, fragile, dépendant, et avec lui un bouleversement immense... Ce petit être compte désormais sur vous pour tout.
Tout change brutalement (le corps, le sommeil, les émotions, ect.), et la joie cohabite avec la peur.

Les premiers mois : une période de grande vulnérabilité

Les premières semaines avec son nouveau-né sont souvent décrites comme “magiques”, mais elles peuvent surtout être éprouvantes :

  • fatigue extrême,
  • douleurs post-accouchement,
  • fluctuations hormonales,
  • manque de sommeil,
  • surcharge mentale.

Dans cet état de fragilité, les angoisses des jeunes parents se renforcent. Chaque pleur devient une énigme à résoudre : a-t-il faim, ou froid, ou mal quelque part ? Pourquoi ne dort-il pas ?

Les angoisses les plus fréquentes des jeunes parents

Certaines angoisses des jeunes parents sont presque universelles durant les premiers mois. Beaucoup redoutent :

  • la mort subite du nourrisson,
  • que le bébé s’étouffe pendant la nuit,
  • ou encore celle de ne pas repérer à temps les signes d’une maladie.

À cela s’ajoute une avalanche de conseils. Famille, amis, réseaux sociaux, forums parentaux : les informations affluent, souvent contradictoires. Loin de rassurer, cette surcharge peut accentuer le stress et fragiliser encore davantage la confiance des jeunes parents, déjà mise à l’épreuve par la fatigue et le manque de sommeil.

Enfin, une autre inquiétude, plus silencieuse, traverse parfois cette période : celle de ne pas ressentir immédiatement l’amour attendu pour son bébé, ou de ne pas reconnaître ce fameux « instinct maternel ».

Cette angoisse est fréquente et profondément culpabilisante. Rassurez-vous, le lien d’attachement ne naît pas toujours dans l’instant. Il se construit, jour après jour, à travers les soins, les regards, les gestes répétés. Comme le bébé découvre le monde, le parent apprend peu à peu à devenir parent et l’amour se tisse dans cette rencontre progressive.

Deux outils psychologiques efficaces pour apaiser l’angoisse

L’angoisse, c’est très fatiguant, voire étouffant si on la vit au quotidien. Pour ralentir le flux intérieur de toutes ses pensées et ressentis, en quelques secondes seulement, vous pouvez créer un espace pour vous grâce à ces outils.

1. La cohérence cardiaque

Outil psychologique qui a maintes reprises fait scientifiquement ses preuves, la cohérence cardiaque est redoutable pour ce qu’on appelle la régulation émotionnelle.

Une seule minute suffit : ré-ancre dans le présent et éloigne le
stress.
→ Inspirer 5 secondes, expirer 5 secondes, pendant 1 minute.
Outil simple et prouvé scientifiquement.

De nombreuses vidéos ou applications gratuites sont disponibles. Testez, et vous verrez !

2. La pleine conscience

De plus en plus utilisée, la pleine conscience est une approche aussi efficace que accessible. Elle consiste à prêter attention à ce que vous faites, ici et maintenant.

Vivez pleinement l’expérience du présent :
→ être attentif à ses pieds ancrés dans le sol, les odeurs autour de soi, ses épaules détendues, l’air frais qui vient dans les narines et qui est
plus chaud en sortant.


Cela peut se pratiquer seule, ou avec son bébé :
→ observer les reflets sur ses cheveux la couleur de ses joues, sa respiration, son odeur après le bain, ses gestes, ses bruits lorsqu'il dort.


Besoin d’être guidé(e) ?

L’angoisse de séparation… chez les parents

L’angoisse de séparation ne concerne pas seulement les bébés : les parents aussi peuvent redouter de s’éloigner de leur enfant.

Beaucoup de parents ressentent une difficulté à confier leur bébé, même à un proche.

  • peur qu’il souffre,
  • peur de perdre le lien,
  • peur qu’il ne s’endorme pas sans eux
  • culpabilité de prendre une pause.

Ce ressenti est normal et lié à l'état d'hypervigilance que le parent traverse.

S’autoriser quelques heures pour soi est pourtant essentiel : un parent reposé est plus disponible émotionnellement.

Comment apaiser ces angoisses de séparation ?

  • Repérer ce que l’on ressent est déjà un excellent point de départ.
  • Exprimer ce que l’on a en soi, comme ressentis et pensées.
  • Faire éventuellement appel à un des deux outils précédents.
  • Se rassurer, en se rappelant que le bébé se renforce en tissant plusieurs liens sécurisants, et non seulement un.

L’objectif n’est pas de supprimer l’angoisse, mais de la rendre gérable, afin que l’identité parentale puisse se déployer sereinement.

C'est important de s’autoriser à reprendre du temps pour soi : un parent reposé est plus disponible émotionnellement pour son enfant.

Un article sur notre blog est disponible à ce sujet : “Comment prendre du temps pour soi quand on devient parent ?

Comprendre le développement global du bébé

1. Repères sur le développement émotionnel

Beaucoup s’inquiètent du développement émotionnel de leur enfant : comprend-il mes émotions ? manque-t-il d’empathique ? me manipule-t-il ? Les angoisses des jeunes parents sont souvent alimentées par des idées fausses :

→ Le tout-petit ne manipule pas lorsqu’il se met en colère ou pleure : il exprime un besoin. Il n’a pas la maturation cérébrale nécessaire pour manipuler. Les crises émotionnelles sont donc normales.

→ L’empathie se développe grâce à la verbalisation des émotions, l’exemple du parent, la répétition, et un attachement sécurisant.

Si vous souhaitez discuter avec un professionnel à ce sujet, n’hésitez pas à vous tourner vers nos psychologues.


2. Repères sur le développement moteur

Les comparaisons entre les bébés inquiètent souvent. Le développement moteur suit pourtant une trajectoire extrêmement variable, influencée par le tempérament, les expériences quotidiennes, la maturité neuromusculaire, le temps passé au sol, ou encore les opportunités d’exploration.

Or :

  • Certains bébés se retournent très tôt, d’autres très tard.
  • Certains bébés sautent des étapes.
  • Certains marchent à 10 mois, d’autres à 18 mois.

3. Repères sur le sommeil

Les angoisses des jeunes parents concernent très souvent le sommeil : est-ce normal qu’il se réveille encore ? les autres bébés font-ils leurs nuits ? est-ce que je fais quelque chose de travers ?

À retenir :

  • Le sommeil est une maturation, non seulement un
    apprentissage comportemental.
  • Les réveils nocturnes restent normaux jusqu’à 2 ans (et plus).

Les “régressions” sont typiques lors des acquisitions motrices ou langagières, lors des changements (ex : déménagement, naissance du petit frère ou petite soeur, deuil).

Apprendre à se faire confiance

Avec le temps, la peur s’apaise. Les gestes deviennent plus sûrs, les nuits plus calmes. Ils comprennent que les erreurs font partie du chemin, et que l’amour, plus que la perfection, est ce qui fait grandir un enfant.

Les groupes de soutien, les cafés parents, et les consultations paramédicales aident beaucoup à normaliser les angoisses des jeunes parents et permettent de partager ses doutes, d’échanger des astuces, mais surtout de réaliser qu’on n’est pas seul.

Quand l’angoisse des jeunes parents devient pathologique

Parfois, l’angoisse dépasse un certain seuil et envahit tout le quotidien. Certaines mères développent des troubles anxieux post-partum :

  • peur permanente qu’un drame survienne,
  • rituels de vérification,
  • crises d’angoisses,
  • phobie d’impulsion avec pensées intrusives,
  • sentiment d’incapacité de prendre soin du bébé.

Il est fréquent que ce trouble soit lié à la dépression post-partum.
Ces troubles ne doivent jamais être minimisés. Ils nécessitent une prise en charge psychologique.

Il n’y a aucune honte à demander de l’aide, être parent ne signifie pas être infaillible.

Nos psychologues spécialisées en périnatalité peuvent vous accompagner :

Des consultations de psychologues spécialisés en périnatalité existent chez nous pour vous aidez à identifier vos besoins et à rétablir l’équilibre en vous.

Apprivoiser les angoisses parentales

Les angoisses des jeunes parents font partie du chemin. Elles témoignent du désir de protéger, d’aimer, de bien faire. Les comprendre aide à les adoucir. Les apprivoiser permet de retrouver confiance.

Concrètement :

Vous avez en vous les ressources nécessaires pour accompagner votre enfant. Grandir est un processus imparfait, magnifique, profondément humain.

Chez Yada, nous sommes là pour vous guider, vous soutenir et vous aider à traverser ces étapes, dans les bons comme dans les plus difficiles moments.

Article rédigé par Laure Zeller, Psychologue chez Yada.